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Les biens de luxe peinent à se vendre

Le luxe, un marché de moins en moins accessible En Suisse, le marché haut de gamme immobilier montre clairement des signes de ralentissement. Là où les chalets de prestige, notamment dans les stations de montagne les plus célèbres comme Gstaad, St-Moritz ou Verbier, trouvaient preneur en quelques semaines, voire jours, aujourd’hui certains de ces biens restent sur le marché pendant des mois, parfois plus d’une année entière. Ce phénomène est une nouveauté pour un secteur qui était jusqu’ici considéré comme « intouchable ». Selon le dernier rapport de la banque UBS, les prix des propriétés haut de gamme ont quasiment stagné en 2023, avec une progression limitée à environ +2 %, alors qu’en 2022, la hausse dépassait les +9 %. Cette évolution marque un net coup de frein dans ce segment, qui se poursuit en 2024. Plusieurs raisons expliquent ce retournement. D’abord, les banques sont devenues beaucoup plus prudentes à l’heure de financer des biens immobiliers coûteux. Elles ne se contentent plus des estimations des vendeurs, mais réalisent leurs propres expertises, souvent à 10-15 % en dessous des prix demandés. Cela rend l’obtention d’un crédit hypothécaire plus difficile, même pour des acheteurs aisés. Par exemple, un bien affiché à 15 millions de francs peut être estimé par la banque à environ 12,8 millions, ce qui oblige l’acquéreur à trouver des fonds propres plus conséquents. Cette situation incite les acheteurs à être plus sélectifs et à ne pas céder à la précipitation. Ils veulent des biens parfaitement adaptés à leurs attentes, dans une fourchette de prix raisonnable. Le marché ne leur appartient plus, c’est désormais une négociation. Autre facteur important, la force persistante du franc suisse. Cette situation rend l’achat en Suisse plus coûteux pour les étrangers, qui constituent pourtant une part importante de la clientèle du luxe immobilier. Par ailleurs, la législation suisse encadrée par la Lex Koller (loi sur l’acquisition de biens par des étrangers) restreint fortement leur propriété, notamment pour les résidences secondaires. Ces contraintes combinées entraînent une forte augmentation des visites, mais une chute notable des ventes. Plusieurs courtiers immobiliers et spécialistes interrogés confirment ce constat : les acheteurs affluent, mais ils avancent prudemment, négocient fermement, et surtout ne veulent plus payer à n’importe quel prix. Le luxe, autrefois valeur refuge incontestée, est aujourd’hui soumis à la loi du marché, avec des attentes beaucoup plus rationnelles. Cette situation impose aux vendeurs d’adapter leurs stratégies, de revoir leurs prétentions à la baisse, et de faire preuve de patience. Le temps des ventes rapides et à prix d’or semble révolu, du moins pour l’instant. Le marché du prestige suisse est entré dans une phase de stabilisation où seuls les biens vraiment attractifs, bien situés et au juste prix trouvent preneur facilement.

Les biens de luxe peinent à se vendre
Les biens de luxe peinent à se vendre

Vendre son bien de luxe en Suisse : nos conseils pour réussir Face à ce marché du haut de gamme en pleine évolution, vendre une propriété de prestige en Suisse demande aujourd’hui une stratégie adaptée. Chez Palmer Properties, nous recommandons avant tout de faire preuve de réalisme sur le prix demandé. Trop souvent, des biens restent longtemps invendus parce que leur prix est trop éloigné de la réalité du marché actuel. Une évaluation précise et honnête est essentielle. Pour cela, il est conseillé de se baser sur des comparables récents et de faire appel à des experts locaux qui connaissent bien les particularités du marché suisse. Ensuite, la présentation du bien joue un rôle clé. Le marché de luxe attire des clients exigeants, souvent très informés. Il faut donc soigner chaque détail, de la qualité des photos professionnelles à la mise en valeur des atouts uniques du bien. Dans notre agence, nous insistons aussi sur l’importance d’une communication ciblée, qui touche directement les bons profils d’acheteurs potentiels, qu’ils soient suisses ou étrangers. Cette approche permet d’éviter les visites inutiles et de maximiser les chances de vente rapide. Par ailleurs, il est important d’être prêt à négocier. Contrairement à une idée reçue, le marché du luxe en Suisse n’est plus un monde à part où les prix s’imposent sans discussion. Aujourd’hui, les acheteurs sont vigilants et souhaitent acquérir au juste prix. Un vendeur flexible qui accepte de discuter sur le prix et les conditions se met en meilleure position pour conclure la vente. Cela demande aussi de la patience : certains biens peuvent mettre plusieurs mois avant de trouver leur acquéreur. Enfin, nous conseillons aux vendeurs de bien préparer leur dossier financier. Avec les conditions bancaires plus strictes, il est important d’aider les acheteurs potentiels à comprendre les possibilités de financement, par exemple en fournissant des informations claires sur les coûts annexes, la fiscalité, ou les règles comme la Lex Koller qui limite l’accès des étrangers. Une bonne transparence facilite la confiance et accélère les décisions. Chez Palmer, notre connaissance fine du marché suisse, combinée à un réseau international, nous permet d’accompagner efficacement vendeurs et acheteurs dans ce contexte exigeant. Nous aidons à définir le bon prix, à préparer la propriété, et à gérer les négociations jusqu’à la signature finale. Dans un marché où le luxe ne se vend plus « tout seul », un accompagnement professionnel fait toute la différence.

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